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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/16

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l’autre. – ils demeuraient ainsi tous deux, – elle râlant, lui immobile, – lorsque le vent qui s’était un instant ralenti, se mit à souffler et à mugir de nouveau.

En passant sous la porte, il faisait vaciller la petite lampe, de celles que dans les campagnes on nomme cruciaux. À cette lumière douteuse, des ombres dansaient le long des murs. L’homme se leva, prit la lampe et la posa plus près du lit, pour la mettre à l’abri de la tempête. Au même moment, le chien se mit à hurler. La malade fit un mouvement. Le vieillard entrouvrit la porte et siffla le chien ; – mais l’animal ne vint pas et son maître l’entendit qui fuyait dans la campagne en continuant à hurler. – Il referma la porte. La lampe était éteinte, il chercha du feu pour la rallumer. Comme il allait à tâtons dans le désordre de la chambre, un râle plus fort et plus prolongé que les autres parvint jusqu’à lui. Il s’arrêta court, n’osant frotter l’allumette qu’il venait de prendre et, sans haleine, il écouta. – Plus rien ! Il voulut aller au lit ; ses genoux fléchirent et il s’affaissa sur la terre battue qui formait le plancher. Là, plein de terreur, accroupi, brisé, la face vers le sol, il attendit,