Aller au contenu

Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

– À la bonne heure ! On rira… c’est à dire non, on… Enfin, on sera tous ensemble… Et qu’est-ce qu’ils disent là-bas ?

– Rien. – Mon père lève toujours le coude de temps en temps. Mes sœurs travaillent : la Bise gagne maintenant trente sous par jour…

– Voyez-vous ça, celle Bise ! Mais c’est très bien… trente sous !… Et… et l’autre ?

– Titi.

– Oui, mam’selle Titi ?

– Oh ! celle-là ! sa journée ne pèse pas lourd. Elle est délicate, elle a besoin de soins. Peut-être aussi aime-t-elle un peu trop à lire ? Enfin, mon pauvre Fanfan, elle aurait dû naître demoiselle, quoi !

– Tu crois ? c’est qu’aussi elle est si gentille ! Quand on vous regarde ses petits doigts blancs ! Est-ce que c’est fait pour coudre, ces doigts-là… C’est fait pour toucher du piano… voilà !

– Dans notre position, Fanfan, il faut que les doigts servent à autre chose. Je suis inquiet de partir, mon vieux. Tout ce monde-là avait encore besoin de moi. – Tu veilleras sur eux, pas vrai ?

– Es-tu bête !