Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/64

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pas deux sous de leur avenir : Saint-Lazare, l’hôpital, la morgue, la guillotine, ou quelque chose d’approchant.

– Bon ! bon ! Il faut que jeunesse se passe. Il a de la sève, que veux-tu ?

– De la sève ! Ah ! tu appelles cela de la sève, toi ! Merci bien de cette sève-là. Je voudrais bien voir que mon fils Georges menât cette vie ! Je voudrais apprendre qu’il va chez des coureuses comme cette Belotte…

– Vous aimez mieux qu’il aille chez des actrices, n’est-ce pas ? Avec ça qu’il s’en prive ! Bien le bon jour, madame Sainte-Hélène ! Comment avez-vous passé la nuit ? Pas mal ! Et vous ? Merci…

C’est Quoniam en personne, et déjà dépeigné.

– Je vas au bagne ! dit-il. Soyez heureuse ! Et il traversa la cour sur une jambe pour arriver à l’atelier.

– Ah ! le gamin ! Le farceur ! dit la bonne femme en riant. Pas moins, il sort de chez ce petit poison de Belotte, le gueux !

– De mon temps, dit gravement M. Sainte-Hélène, les choses n’allaient pas ainsi. Je me suis marié à vingt-cinq ans, et ma femme est