Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la première à qui j’ai dit : Comment te portes-tu ? Il est vrai qu’à cette époque on avait autre chose à faire qu’à courir après les filles. C’était en 1813. Les alliés envahissaient la France…

– Et vous faisiez partie de la garde nationale mobile. Connu ! dit Quoniam, qui ressortait de l’atelier un seau à la main. Tournez le robinet, s’il vous plaît, papa. Là ! bon ! Tiens, où va donc madame Houlot ? Sa fille est avec elle. Elles ont l’air triste comme tout. Ah ! madame votre épouse les interroge. Je saurai tout. C’est heureux. – Rebonjour !

Il rentra, les jambes écartées, tenant son seau en avant des deux mains, et se mirant dedans à l’instar de Narcisse.

Madame Houlot et sa fille étaient dans la rue. Elles allaient, le front baissé, les yeux pleins de larmes, n’échangeant que de rares paroles. Qu’auraient-elles dit ? Une fois résolues au sacrifice, elles n’avaient plus qu’à s’occuper des détails de l’exécution.

– Penses-tu que ce sera bientôt ? demandait la fille.

– Hélas ! ce sera toujours trop tôt ! répondait la mère… Du reste, je veux me montrer