Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/66

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difficile ; aller aux informations moi-même. On donne toujours trop au hasard…

– Que les riches sont heureux, maman !

– Oh ! oui. Car ils gardent leurs enfants !..

– Maman, c’est par ici.

– C’est juste. Je n’y vois plus clair. C’est que j’ai tant pleuré.

– Courage !

– Oui, oui, tu as raison. Courage !

Elles s’arrêtèrent rue Dauphine, devant une maison noire à grande porte cochère, chargée d’enseignes et d’écussons. Il y avait, dans la maison, un atelier de brochures, une fabrique d’articles-Paris, un atelier de raccommodeuses de dentelles, une lingerie, etc.… Une plaque de cuivre portait ces mots gravés en noir : « Baratte et Cie, agence de placements. Au deuxième. »

– Où allez-vous ? cria le concierge, d’une voix rude, aux deux femmes.

– Chez M. Baratte ! répondit la mère, en tremblant.

Il est des moments dans la vie où tout porte coup sur l’âme : une bonne parole vous raffermit, un mot brutal vous décourage. La voix de ce concierge fut pour ces deux femmes