Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/71

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après celle de M. de Talleyrand, il dit à madame Houlot (en vérité il lui dit cela) : – Madame, comment vous portez-vous ?

Cet homme était l’antithèse de son portier, comme son salon était l’antithèse de son antichambre.

– Nous venons, monsieur !… dit madame Houlot.

Il fit un petit geste de la main, un geste de grand seigneur, un geste éloquent qui voulait dire, clair comme le jour : Oui, madame, nous avons à causer affaires, je le sais ; mais nous sommes gens de bonne compagnie, rien ne presse. Mieux vaut auparavant épuiser le code des civilités mondaines. Il disait tout cela, ce geste… et il le disait mieux qu’on ne saurait le traduire.

La voix reprit : Et vous, mademoiselle, vous allez bien aussi ?

Mathilde fit un signe de tête qui équivalait à un oui.

– Monsieur, réitéra la mère, nous venons ici avec l’espoir que, par votre intermédiaire, ma fille pourra trouver une place d’institutrice ou de demoiselle de compagnie dans quelque maison particulière.