Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/72

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– Rien de plus aisé ! répondit doucement le beau vieillard. Je compte dans ma clientèle les plus grands noms du faubourg Saint-Germain et de la province. Mademoiselle voudra bien seulement spécifier l’emploi quelle désirerait. Cela, en guidant mes recherches, abrégera ma tâche.

– Ma fille, monsieur, voudrait entrer dans une maison, comme institutrice d’une jeune personne moins âgée qu’elle, ou comme demoiselle de compagnie d’une dame veuve. Je ne la voudrais pas à Paris, lancée dans le monde ; mais je ne la voudrais pas non plus dans une province trop éloignée de moi. Vous comprenez, monsieur, les angoisses d’une mère qui, pour la première fois, va se séparer de son enfant ? Vous-même, vous êtes père, sans doute…

– Oui, madame. Quand je dis oui, je veux dire que, si je ne suis pas père, je pourrais l’être, étant marié. Pardon ! – Ma femme est une sainte !

Le vénérable Baratte ne manquait jamais, quand il parlait de sa femme, de dire qu’elle était sainte ! Cela faisait bien auprès des clients. Au fond, il se souciait d’elle moins