Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/73

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que d’un rhume de cerveau. Celles de ses clientes qui étaient jolies savaient à quoi s’en tenir là-dessus.

– Voyons, mademoiselle, dit-il à Mathilde, ce que demande madame votre mère n’est pas infaisable. Veuillez répondre à mes questions je vous prie.

Seulement, je vous demanderai la permission de prendre quelques notes.

– Ne vous effrayez pas ! Je suis un vieillard. Répondez-moi, comme vous répondriez à ma sainte femme. Eh ! eh !

– Quel brave homme ! se disait tout bas madame Houlot. Et quelle chance nous avons eue de tomber sur lui ! On m’avait dit tant de mal de ces placeurs !…

Et tout haut à sa fille :

– Réponds ! réponds, mon enfant !

Mathilde releva son voile. Elle avait une charmante figure, dont l’expression principale était l’ingénuité. Rien de candide comme l’ensemble, rien de délicat comme les détails. Les cheveux d’un blond sombre, relevés sur les tempes, légèrement frisés, séparés au milieu du front par une raie blanche qu’aimait à suivre le regard, étaient réunis sur la nuque