Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/74

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par un nœud de velours qui relevait le bavolet du chapeau. Le front, un peu trop ample peut-être, avait l’éclat et la pureté du marbre. Il était légèrement bombé au-dessus des sourcils, ce qui implique de la mémoire et une certaine dose d’imagination. Les sourcils étaient d’un blond plus foncé encore que les cheveux, presque bruns. Les yeux, d’un bleu de pervenche, humides et veloutés comme des yeux noirs. Le nez droit et fin s’avançait un peu sur la lèvre supérieure, presque imperceptiblement rentrée. Une toute petite bouche à arêtes prononcées ; des joues fraîches à l’ovale plein, un col d’une blancheur de lait qui éblouissait par son contraste avec ses vêtements de couleur sombre. La robe, taillée en fourreau de parapluie, cachait des formes florentines, dont la maigreur propre à la jeunesse, et qu’on devrait plutôt appeler minceur, était pleine de poésie. Le pied et la main avaient une forme charmante. Les doigts étaient allongés en fuseau, un peu longs et légèrement retroussés vers le bout : des doigts de reine !

Le respectable vieillard, après avoir regardé la jeune fille assez longtemps pour la faire