Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/87

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Comme elle a passé l’âge où l’on pourvoit aux besoins de petits drôles, elle travaille pour son fils… Partons.

Ils allumèrent de nouveaux cigares et, quittant le boulevard, ils montèrent la rue Lafitte, en poursuivant la causerie commencée.

Un gandin séduit une enfant ; il se dit pour répondre aux questions indiscrètes que lui pose sa conscience : elle était vouée au vice, si je ne l’avais pas séduite, elle aurait été séduite par un autre ; – autant vaut que ç’ait été par moi.

Nombre de gens exerçant des professions interlopes, telles que bourreaux, espions, hommes ou femmes serviables, font le même raisonnement. Ces gens-là peuvent à la rigueur se croire et se croient d’honnêtes gens. Ils paient exactement leur loyer et leurs impôts, soldent, à jour dit, les factures de leurs fournisseurs, sont bons pères, bons époux, obligent leurs amis, élèvent bien leurs enfants ; enfin ils remplissent tous les devoirs que leur imposent la nature et la société. Leur profession est infamante ? Soit ! mais cela dépend du point de vue où l’on se place. Les autres