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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/126

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mutualiste primaire, c’est-à-dire s’il continue à verser régulièrement sa cotisation hebdomadaire. Il y a fort à penser que bon nombre d’entre les apprentis auront abandonné cette sage habitude et que leur œuvre d’épargne sera ainsi compromise.

C’est à réagir contre ces tendances que devront s’employer les efforts des Comités de patronage, afin de ramener dans la grande famille mutualiste ces éléments jeunes, destinés à renforcer sans cesse les cadres de nos Sociétés d’adultes. Il y a là un recrutement précieux qu’il ne faut point négliger. Nous estimons qu’il est urgent de s’en préoccuper à ce double point de vue de la quiétude, si désirable, du travailleur et de la sécurité du calme social qui en découlera.

Voilà, très largement esquissée, l’œuvre bien attachante de la protection des apprentis dont les bases ont été établies par le législateur en 1892. À quoi faut-il attribuer l’indifférence, bien regrettable, qui s’est manifestée autour de cette disposition légale, cependant susceptible de retenir l’attention clairvoyante d’une foule de citoyens ? À l’heure actuelle, après douze années de promulgation, l’article 25 de la loi du 2 novembre 1892, qui contient en germe les éléments d’un véritable progrès social, n’a encore reçu aucune application sérieuse. Paris, Bordeaux et Nancy sont les seules villes où les Comités de patronage ont essayé de fonctionner.

C’est, il faut bien en convenir, l’une des questions les plus captivantes parmi toutes celles qui se posent à notre époque. Sa solution intéresse tout le pays.