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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/128

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L’Œuvre des petits ouvriers

Le 11 juin 1904, au cours d’une étude publiée à propos de la protection morale des enfants employés dans l’industrie, nous appelions l’attention des Comités de patronage des apprentis sur la nécessité qui s’impose à eux de songer désormais à assurer la continuité de l’œuvre d’épargne commencée à l’école. Il suffirait de s’enquérir auprès de chaque enfant devenu apprenti, au besoin auprès de ses parents, des suites qu’il a données à l’enseignement mutualiste primaire. Et nous ajoutions combien il était regrettable de constater chaque année l’abandon croissant des livrets de retraite de la Mutualité scolaire.

L’action de ces Comités de patronage, dont le nombre est encore trop restreint, est toute limitée, presque craintive, malgré l’invite très libérale de la loi du 2 novembre 1892. On se borne à quelques visites dans les ateliers où des notes sont appliquées aux apprentis les plus méritants. Des récompenses, sous forme de médailles ou de livrets de Caisse d’épargne, sont délivrées annuellement aux lauréats. Ainsi, la part d’encouragement qui devrait être faite aux habitudes de prévoyance chez les jeunes gens est presque nulle, actuellement, dans l’œuvre de protection des petits ouvriers. Et cependant quelle période de leur vie pourrait être plus favorable au développement de la prévoyance ? N’est-ce point l’heure de les convaincre des avantages sérieux, probants, qu’ils