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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/129

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retireront plus tard de la pratique persévérante de l’épargne ?

Mais voici qu’un homme de bien, dont l’existence s’est passée presque entière à instruire les enfants, qui a longuement réfléchi aux dangers de les laisser livrés à eux seuls dans cette émancipation redoutable qu’entraîne forcément l’entrée en apprentissage, s’est avisé de remédier, dans une certaine mesure, au péril menaçant qui guette nos futurs ouvriers et pères de famille.

Très impressionné par les statistiques qui nous montrent chaque année la progression inquiétante des jugements correctionnels, où s’étale le lamentable tableau des délits reprochés à la jeunesse de seize ans et au-dessous, M. E. Massereau, ancien instituteur primaire, a entrepris de fonder dans sa ville d’Amboise (Indre-et-Loire), en octobre 1903, une modeste Association qu’il a très justement appelée : l’Œuvre des petits ouvriers.

Il a fait appel aux bons sentiments qui germent au cœur des enfants ; très simplement il leur a montré les funestes conséquences du cabaret, des mauvaises compagnies et de l’imprévoyance, toutes choses qui compromettent la sécurité de l’avenir. Puis, fort de l’adhésion à son projet d’un groupe d’apprentis, M. E. Massereau a établi son programme de la manière suivante :

À chacun de ses jeunes adhérents, le fondateur de l’œuvre a remis gratuitement un livret de Caisse postale de 1 franc. Recommandation toute paternelle leur a été faite d’augmenter cette modique somme de toutes les petites économies possibles. Mais la jouissance