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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/157

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ture. Et alors, M. Édouard Petit propose de dresser à l’intention des bleus de la bibliothèque une liste où seraient inscrites les œuvres que de tout jeunes gens ne peuvent se dispenser de connaître avant de passer à d’autres.

C’est, en somme, toute une petite révolution que suggère là l’inlassable propagateur et ami des œuvres d’éducation populaire, mais nous ne doutons pas que l’idée fera rapidement son chemin. Il en est de la lecture, qui complète si bien le fonds d’instruction de chacun de nous, comme de toute chose logiquement organisée. C’est à la base qu’il faut travailler avant d’élever l’édifice, et, à ce point de vue, la lecture d’auteurs tels que Shakespeare, Cervantès, Lesage, Hugo, s’impose avant celle d’œuvres modernes de moindre portée.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur les moyens propres à relever la popularité de nos bibliothèques dans les centres ruraux. Nous sommes, sous ce rapport, bien en retard sur les Américains, qui trouvent à volonté de riches et généreux protecteurs pour la fondation de leurs établissements de lecture.

Souhaitons que de semblables initiatives finissent par inspirer quelques-uns de nos bons Français largement favorisés de la fortune, et ce jour-là l’œuvre éminemment utile des bibliothèques pour le peuple s’épanouira dans un bienfaisant rayonnement.