peut fournir son contingent de collaborateurs utiles, et c’est alors que le choix du directeur pourra avoir de l’importance. Ne nous dissimulons pas que la tâche est lourde, absorbante, ajoutons exigeante, dans l’exécution de toutes ses parties. Activité, influence morale, autorité, connaissances littéraires très étendues, goût délicat pour le choix des œuvres à lire et la composition attrayante des programmes, orateur sans prétention, mais vibrant au besoin, et toujours familier, telles sont les nombreuses qualités à requérir du directeur d’une Société de lectures populaires.
Admettons ainsi que notre choix se soit fixé, et nous confions, dès lors, à notre chef le soin de l’élaboration d’un programme. Immédiatement, nous lui verrons le souci de prendre dans nos immortels chefs-d’œuvre classiques la matière précieuse de la manifestation projetée. Tout ce qui sera de nature à exalter dignement au sein des auditoires populaires les émotions bienfaisantes du beau, du noble et du bien en toutes choses ; sentiments chevaleresques, dévouement, charité, patriotisme, thèmes de haute morale qui guident l’humanité vers des régions plus sereines, voilà certes des éléments d’incomparable valeur qui ne manqueront pas de retenir l’attention de notre organisateur avisé.
Écoutons à ce sujet les judicieux conseils de Maurice Bouchor : « Il faut insister sur l’esprit de nos lecteurs populaires et faire connaître au public aussi bien les plus anciens spécimens de notre vieille poésie française que les plus récentes œuvres de notre littérature mo-
