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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/172

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derne. C’est dans nos groupements que doit être accueillie toute parole vraiment française, mieux encore, toute parole vraiment humaine, pourvu qu’elle soit claire, de quelque point du temps et de l’espace qu’elle soit venue jusqu’à nous. Il faut que notre public apprenne à remonter le cours des siècles et à y rencontrer des Français et des hommes, à recevoir les plus hauts enseignements du passé, à partager les émotions éternellement vives, à admirer l’art éternellement jeune des générations disparues. Faire cet apprentissage, pour lui, ce sera secouer la tyrannie de bien des préjugés, respirer parfois hors de son étroite existence, échapper enfin au culte de soi-même. »

Molière, Corneille, Racine, Lafontaine, seront les représentants de notre incomparable xviie siècle, et pour compléter dignement le choix de leurs chefs-d’œuvre, quelques spécimens heureux de Marot, Ronsard, Rabelais (avec précaution), diront l’originalité et la beauté de la vieille poésie française.

Que prendrons-nous au xviiie siècle, sinon de merveilleuses pages de Rousseau, de Voltaire, un chapitre de Diderot ? Puis telle comédie de Regnard, de Marivaux, choisies avec soin, sans oublier le sémillant Beaumarchais, achèveront de caractériser la physionomie de cette époque unique dans notre littérature.

Du grand siècle à nos jours, une période s’imposera à nos réflexions, car elle a laissé dans notre histoire une trace gigantesque — nous voulons dire la Révolution française. Son influence s’est répandue au plus profond de notre vie