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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/204

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me les conférences, les cours du soir sur l’art et son histoire, les voyages instructifs, les auditions théâtrales et les concerts bénéficieraient de son concours. Enfin, pour compléter une action aussi utile, la Société veillerait aussi à l’art dans les rues, rappelant l’idée si juste de M. de Laborde : « Le maintien du goût par l’embellissement de la voie publique. »

Ce très séduisant projet, consciencieusement élaboré par Jean Lahor, mériterait, à coup sûr, une analyse plus détaillée, mais est-il possible de tout dire en une fois d’une semblable organisation ? L’occasion nous sera donnée souvent d’y revenir avec profit. L’idée germera lentement, pour s’épanouir tôt ou tard dans un rayonnement incomparable. Retenons donc, de tout ce que nous avons si rapidement entrevu, cette pensée réconfortante que l’éducation artistique populaire compte d’admirables apôtres, et gardons profondément l’illusion qu’un jour prochain se lèvera où les classes laborieuses pourront éprouver les pures joies de la Beauté sous toutes ses formes. Grâce à ses véritables bienfaiteurs, dont nous venons de parcourir les travaux, le peuple s’habituera à porter ses regards vers l’idéal des jouissances artistiques, et comme l’écrivait si délicatement M. H. Lavent, instituteur, dans une magnifique page consacrée au « Peuple et à la Beauté », « de même que la mer, qui s’étend à l’infini, se colore parfois de l’azur des cieux, l’âme populaire gardera comme le reflet qui lui viendra des régions de l’éternelle Beauté ».

Nous communions avec ferveur en