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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/213

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dans la succession des générations. Là ont vécu et travaillé des hommes dont le génie littéraire a enrichi la langue de chefs-d’œuvre immortels ; des savants y ont consacré leur labeur intellectuel à des découvertes qui font l’honneur de la science universelle ; des soldats héroïques y dorment en paix leur sommeil de gloire, et nos jeunes écoliers apprennent à répéter leurs noms valeureux. Et puis viennent les mystérieuses légendes du pays, transmises, à la veillée d’hiver, par les anciens rassemblés autour de l’âtre généreux. Et c’est alors de gais refrains bachiques, des couplets militaires, de naïfs Noëls, des chansons populaires où la langue provinciale se retrouve, émaillée de pittoresques locutions. Des contes fantastiques s’égrènent autour de la table de famille, et de passionnantes histoires retiennent l’attention des jeunes têtes sous la clarté des lampes.

Et n’est-ce point là l’histoire même de la France ? La petite Patrie, qui revit dans ces récits et dont la vie passée est toujours évoquée avec un charme ému !

L’œuvre des groupes régionaux est donc à retenir, mais il faut y intéresser la jeunesse. Bien certainement, nous verrons germer chez nos enfants le désir de connaître plus tard la grande et noble histoire du pays, c’est-à-dire ce patrimoine national d’immortalité et de grandeur qui, s’enrichissant de siècle en siècle, fait de notre chère France l’incomparable symbole du génie humain.

Les Voyages scolaires peuvent collaborer de la meilleure façon à la vulgarisation des trésors que nous possédons. Il est nécessaire, à tous points de vue,