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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/246

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ment à leurs jeunes protégés que l’emploi des petits sous peut être plus utilement choisi.

On leur fait comprendre que de petits camarades peuvent tomber malades ; le médecin et le pharmacien coûtent toujours très cher aux parents. De là à conseiller aux enfants de garder précieusement les pièces de monnaie qui leur sont données à la maison, en récompense de longs moments de sagesse, pour les offrir, le cas échéant, à un compagnon malade, il n’y a pas très loin.

L’occasion est bonne, d’ailleurs, pour expliquer à ces enfants la beauté de l’acte d’épargne et de solidarité qu’ils accomplissent volontairement déjà. On peut y voir de même la meilleure des préparations des futurs mutualistes scolaires.

Chaque jour, à la sortie des classes, de 4 à 6 heures, des études surveillées ont lieu à l’Union familiale. Ces études, très fréquentées, permettent aux écoliers, garçons et filles, moyennant la faible rétribution de 0 fr. 10 par soir, de venir terminer leurs devoirs. L’institution est fort appréciée dans le quartier, puisque l’on voit des familles préférer acquitter les frais d’études plutôt que de confier gratuitement leurs enfants à d’autres organisations voisines.

C’est le jeudi et pendant les autres jours de congé, alors que le temps maussade ou pluvieux ne facilite pas les promenades, que le spectacle des salles de l’Union familiale est surtout curieux. Des centaines d’enfants sont là qui s’amusent, les filles s’adonnant à d’agréables travaux de couture, les garçons s’essayant à la vannerie. Et tous de réclamer constamment qu’on leur parle.