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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/263

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« Civiliser n’est pas un vain mot. Ce que vous apportez au peuple à qui vous donnez cet instrument, vous ne savez pas toujours ce que c’est : c’est la sécurité même pour leurs personnes et pour leur pays, c’est la maîtrise de l’homme sur la nature. Lorsqu’un peuple est faible, lorsqu’il n’a pas cet instrument que nous mettons dans ses mains, il est le sort, le jouet de toutes les forces mauvaises, et ce que nous lui apportons c’est précisément le moyen de se soustraire à ces influences mauvaises, le moyen de dominer la nature. C’est bien là, Messieurs, la caractéristique de notre civilisation.

« Eh bien, Messieurs, dans cette petite Europe, nous avons bien là cette maîtrise de l’homme sur tout ce qui est autour de lui. Il s’agit de savoir quels sont les peuples, quels sont les hommes qui sont dignes de conquérir le reste du monde et dignes d’apporter cette suprématie de l’homme dans les vastes continents.

« Être colonisateur, comme être navigateur, tout cela c’est indiquer que l’on est fort, vigoureux, digne de marquer son empreinte sur la planète, sur le monde où l’on vit. Vous savez combien nos prédécesseurs, nos aïeux, ont montré que la France savait jouer un rôle dans le monde. Il s’agit de savoir si nous sommes restés leurs dignes fils.

« C’est donc vers la colonisation surtout que doivent se porter nos efforts. Nous sommes d’accord pour marcher ensemble dans cette voie, et je suis heureux d’être venu vous le dire. » (Vifs applaudissements.)

Ces remarquables conseils de M. Paul