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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/83

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pagent autour d’eux les fruits de leur science, et mettent au service des bonnes causes du bien public les ressources précieuses de leur dévouement.

Il sembla donc à quelques esprits généreux que l’action utile des leçons d’économie domestique pouvait s’exercer au delà de nos frontières, et que, dans nos colonies mêmes, en Algérie, en Tunisie, au Sénégal, par exemple, les jeunes filles musulmanes auraient tout intérêt à être instruites de cet enseignement spécial.

C’est d’abord à M. Mario Vivarez, membre du Conseil général d’Alger, que l’on doit une remarquable proposition de pareille tentative. Elle fut rendue publique par le rapport présenté, le 11 février 1904, au Comité des Dames de la Ligue de l’enseignement, par une de ses plus distinguées adhérentes, Mme Chomel, directrice d’école de la rue Sorbier, à Paris.

Dans son intéressante analyse du travail de M. Mario Vivarez, Mme Chomel faisait ressortir tout l’avantage qu’aurait la France à étendre l’instruction des indigènes aux deux sexes. Elle estimait, en appuyant le vœu de M. Vivarez, — qu’un Institut national professionnel soit fondé à l’usage des jeunes filles musulmanes pour compléter, en assurant l’homogénéité de la famille par l’éducation, le relèvement de la femme indigène, la conquête morale de la masse protégée, — qu’il y avait là, en effet, une grande et belle œuvre à encourager, qui serait l’heureux complément de l’immense succès obtenu en France par les écoles ménagères.