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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/93

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comme la couture, ou les emplois commerciaux ou administratifs, voire même le professorat, n’absorbent pas la totalité de nos enfants. Nous en rencontrons, fort heureusement, un nombre très appréciable au foyer de famille, et c’est bien là la place qu’il faut souhaiter leur voir occuper de préférence à toute autre. La statistique de 1901 était, à ce sujet, rassurante, puisqu’elle accusait un chiffre de près de huit millions de filles affectées au ménage.

Mais il faut tenir compte du progrès des idées à notre époque et du mouvement féministe qui prépare à la femme des destinées et une place dans la société bien différentes de celles que nos mœurs et nos lois lui ont, jusqu’à présent, assignées. Grâce à la consciencieuse étude de M. René Grougé, dont nous nous sommes largement inspiré, nous possédons maintenant des notions essentielles sur les débouchés offerts aux filles à leur sortie de l’école primaire.

Il nous reste à examiner l’autre face du problème pour ce qui regarde la campagne, où les conditions de la vie ne se présentent pas avec la même acuité, avec les mêmes exigences. Nos penseurs, nos économistes et quelques-uns de nos hommes politiques clairvoyants ont, depuis longtemps, jeté leur cri d’alarme en présence du mal, empirant chaque jour, de la dépopulation de nos centres ruraux. Question extrêmement grave et qui touche aux sources vives de notre prospérité matérielle que celle de la renaissance de la vie des champs.

À ce propos, un de nos publicistes les plus pénétrants et fort à l’aise par l’ampleur de ses connaissances pour discuter