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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/98

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C’est là, pour notre part, un des moyens les plus sûrement capables de faire renaître, insensiblement, parmi nos populations des campagnes le goût de la vie reposante des champs. Il y a là, pour l’instituteur, une tâche très haute à remplir, à laquelle devra également collaborer le maire du village, car si le prestige du premier est fait de sa valeur personnelle et de l’influence de son instruction étendue, l’autorité incontestée du second et le caractère de sa fonction légale sont bien de nature, aussi, à aider à la réalisation d’un pareil idéal.

Repeuplons donc nos riches campagnes, ramenons à notre belle terre de France ces milliers de bras vaillants et robustes égarés sur le chemin des villes, victimes inconscientes de l’attirance d’une vie toujours trompeuse, irritante, souvent médiocre et triste, en ses exigences de plus en plus impérieuses. Avec quelle joie sera saluée cette résolution de notre jeunesse campagnarde de rester désormais fidèle au coin de terre natal. Elle a tout à gagner à faire fructifier rationnellement l’héritage paternel, dans la valeur et la fertilité duquel elle puisera les éléments d’une existence longuement paisible, probe et pleine de douces satisfactions. Au lieu de l’atmosphère troublée de la ville et du spectacle quelquefois malsain de ses rues, elle goûtera le plaisir des incomparables spectacles de la grande nature, et son esprit s’éveillera à un idéal plus élevé.

Revenons donc à notre cours du soir, et formons le vœu qu’autour du maître bienveillant, tout disposé à prodiguer