Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/84

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mérite bien une attention particulière dans cet ouvrage.

Sans doute le boulanger, qui prépare avec art le pain à une grande partie de ses concitoyens, qui offre à la société par une industrie exercée, outre l’avantage d’une excellente panification, une grande économie dans les moyens et la main-d’œuvre, doit jouir de ceux qu’on accorderait au nombre de familles pour lesquelles il travaille sans cesse. Il sera facile aussi de fixer avec équité le prix qu’on lui devra passer pour les différentes sortes de pain, en connaissant le prix constant des farines, ainsi que tous les frais qu’exige une bonne panification.

Mais, comme en ouvrant les greniers publics aux boulangers, les propriétaires de blés, auraient la faculté d’y prendre leur pain, au préjudice des non-propriétaires, pour qui ces établissemens sont d’abord exclusivement destinés ; il sera alors nécessaire d’obliger les autres, de fournir la quantité de blé nécessaire à la consommation de leur famille : cette obligation sera pour eux un bien réel, puisqu’ils acquerront par-là le droit de participer