Page:Ray - Histoires de vampires (extrait Le Gardien du cimetière), 2010.djvu/16

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autre, puis une autre. Au bas du mur, Velitcho froidement m’ajustait de sa carabine, et ses yeux avaient l’éclair glacé du métal, celui dont on fond les cloches qui sonnent le glas des morts.

Je suis retourné à l’enclos des croix. À côté de celle de Brunen S’OUVRE UNE FOSSE FRAÎCHEMENT CREUSÉE. C est ma tombe prochaine.

Oh ! fuir ! souffrir la faim et le froid le long des routes hostiles, mais non mourir dans ce mystère et dans cette horreur.

Mais ils me gardent et leurs regards rivent mes pas comme des chaînes.


J’ai fait une découverte. C’est peut-être le salut. Ossip verse dans le « chur » le contenu d’une fiole sombre.

Où peut-il la cacher ?


J’ai trouvé la fiole !

J’en ai examiné le contenu, un liquide incolore d’une odeur douce…

J’agirai ce soir…

C’est fait, j’ai versé le narcotique dans leur thé…

Le verront-ils ? Mon cœur, mon pauvre cœur, comme il bat !

Ils boivent ! Ils boivent ! Et j’ai du soleil dans l’âme.

Ossip s’est endormi le premier. Velitcho m’a regardé avec un étonnement immense, puis une lueur féroce a passé dans ses yeux et sa main a cherché son revolver, mais il n’a pu achever le geste. Il est tombé endormi sur la table.

J’ai pris les clefs d’Ossip, mais comme j’ouvrais la lourde porte du cimetière, l’idée m’est venue que ma tâche n’était pas finie, qu’il y avait derrière moi une énigme à résoudre et huit morts à venger, que, les gardiens vivants, je serais peut-être en butte à d’infernales persécutions.

Je suis retourné, j’ai pris le revolver de Velitcho, j’ai appliqué le