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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/30

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l’île des femmes

Le Buric saisit le jeune homme par les épaules et, le braquant dans la direction voulue :

— Regardez !

Planté sur ses pieds solides, les poings dans les poches de sa veste, le capitaine, dont un rire sarcastique mitonnait la rude physionomie, considérait le visage de son jeune patron.

Au fait, Dyonis abaissa vivement la longue-vue et, dévisageant tout à tour le capitaine, le lieutenant et le maître de manœuvre :

— Qu’est-ce que je vois ?

— Ah ! ah ! oh ! oh ! gloussa Le Buric.

Projeté hors du bastingage, haletant, Dyonis scrutait de nouveau les confins de la mer.

Tous regardaient maintenant dans la même direction. Le père Loumaigne survenant, fit comme les autres, sans mot dire, tellement la mimique singulière des observateurs l’impressionnait.

— C’est fantastique, mon père ! lui dit Tamarix.

— Un mirage, peut-être, répondit le révérend fasciné.

— Non, une terre bien en relief ; et voyez ce reflet, ne dirait-on pas une coupole ?

Un matelot, près d’eux :

— Ces deux points blancs, ce sont les échauguettes d’un môle…

— Des postes de vigie, rectifia le père Loumaigne.

Un autre matelot reprit :