Aller au contenu

Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
21
l’île des femmes

— Moi, je vois la ligne bleue d’une montagne ; on dirait qu’il y a de la neige sur un sommet.

— De la neige sous ce soleil ! répliqua l’autre marin en riant.

Le capitaine Le Buric renâclait et toussait par quintes saccadées.

Dyonis restait silencieux, gardant sur son visage extasié le reflet d’une magnifique vision. La terre lointaine s’affirmant avec plus de précision, il ne put s’empêcher de dire :

— Mais devant quelle partie du monde sommes-nous ? Quel est le merveilleux pays qui nous apparaît dans cette lumière de rêve ? La ville qu’on entrevoit maintenant, étagée au fond d’un golfe, ne donne l’idée d’aucune architecture connue. Quelle civilisation ces curieux monuments et édifices abritent-ils ?

Martelant le bordage du poing, Le Buric répliqua :

— Je n’en sais foutre rien !

— Moi non plus, ajouta Tamarix. Dieu sait si j’ai parcouru des latitudes. Rien ne me rappelle ce que je vois.

Dyonis reprit, mi-sérieux, mi-plaisant :

— Peut-être allons-nous découvrir un nouveau monde ?

Le jeune navigateur se voyait déjà illustré d’une gloire pareille à celle de Christophe Colomb ou d’Améric Vespuce.