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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/39

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l’île des femmes

— Voilà mes remarques, coupa maître Pintarède : Deux grandes ailes rigides, un corps long, fuselé, empenné à la queue, avec une aile ou aileron perpendiculaire au plan du vol. Les immenses rémiges de l’avant sont soutenues par des tendons semblables à des filins accrochés à des fûts verticaux. Nervures très proéminentes. Aucun plumage. En avant, une palette hélicoïdale, animée d’une giration vertigineuse autour d’un pivot. Cette palette, ou hélice, produit le bourdonnement que vous entendez. Le tic-tac saccadé qui nous martèle l’ouïe, provient du corps même de l’animal, protégé par un corselet rigide, pareil à celui des coléoptères, mais énorme et, dirait-on, métallique. L’arrière, allongé comme je viens de le dire, figure une queue de poisson, mais qui ne remue pas, non plus que les ailes, toujours planes, pareillement à celles des martinets lorsqu’ils glissent sur l’air. Le plus extraordinaire, c’est cet être d’apparence humaine, qui semble se mouvoir et agir indépendamment dans la carapace même du formidable condor.

— Oh ! oh ! regardez. Voyez…

L’un des trois oiseaux d’apparence mécanique lâchait des minces filets bleus de fumée, en pétaradant.

Au comble de l’enthousiasme, Dyonis s’émerveillait devant les monstres fabuleux maintenant lancés en une ascension presque verticale, leurs ailes tour à tour dorées de soleil.

— N’avais-je pas raison, fit-il, en s’adressant au