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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/40

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l’île des femmes

commandant du bord, de vouloir tenter l’aventure ! Jamais navigation n’aura donné lieu à des observations pareilles. C’est bien d’un monde nouveau que nous approchons. Déjà, ce que nous voyons, dépasse les limites de l’imaginable.

— Nous devons être en présence, fit Pintarède, de l’un de ces monstres ailés que l’on croyait disparus depuis les époques préhistoriques.

— Les ailes d’Icare, fit le P. Loumaigne.

— Les deux pédagogues, vous me faites rire, gronda le capitaine Le Buric. Vos oiseaux ne sont que des mécaniques, des machines faites avec du fer, du bois et de la toile. Le diable seul a pu inventer cela.

— La matière est plus lourde que l’air, rétorqua maitre Pintarède, bien que la remarque du capitaine fût indiscutable. Elle tombe, mais ne s’élève pas. On ne peut renverser les lois de la physique.

— Mais l’esprit meut la matière ! s’écria le père Loumaigne.

— Oui, repartit ironiquement maître Pintarède, comme la foi transporte les montagnes. Mais carguez ou larguez donc les voiles, mon père avec votre esprit, les gabiers vous en seront bien reconnaissants !…

Le lieutenant Tamarix s’esclaffa.

Habitué à être tiré à hue et à dia par ses deux maîtres, Dyonis dit, passant outre :

— Je partage l’avis du capitaine Le Buric. Ce sont des machines volantes que nous voyons, d’où