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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/41

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l’île des femmes

j’infère que les hommes de l’île qui se trouve sous le vent, doivent être beaucoup plus civilisés et savants que nous ne le sommes. Il n’y a pas de limite aux progrès scientifiques. L’invention qu’il nous est donné d’admirer permet de supposer une mécanique dont nous n’avons seulement pas idée.

Les deux régents restaient silencieux, tant leur esprit était confondu. Le visage du capitaine Le Buric demeurait consterné.

À ce moment, l’un des appareils, se détachant de la voûte d’azur, parut tomber droit sur La Centauresse, en vrillant. Chacun se tassa, s’aplatit, arrondit un gros dos, la respiration coupée. Arcbouté et paraissant faire tête à la foudre, le Capitaine tendait ses deux poings velus, pareil à un Prométhée courtaut bravant les cieux.

Secondes vertigineuses où les os craquaient déjà sous le choc attendu. Mais, à quelques centaines de mètres, la machine tonitruante reprit l’horizontale et passa en vrombissant sur La Centauresse, décrivant ensuite une belle ellipse et revenant par trois fois sur le vaisseau.

Le capitaine Le Buric trois fois aussi s’était signé, ce qui ne l’empêcha pas de sacrer comme un impie :

— N… de D… ! je braque la caronade, s’il revient barber mes haubans !

Les trois oiseaux cinglaient maintenant en droiture vers la terre inconnue.

— Ils sont venus nous reconnaître, fit Dyonis