Aller au contenu

Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
32
l’île des femmes

suffoqué d’étonnement. Avez-vous remarqué l’homme assis dans le ventre de l’appareil ? Il avait une tête de cuir, avec deux gros yeux ronds et un pelage de bête.

Mais le vieux loup de mer, passant outre à tous ces détails, se planta devant lui :

— Alors, que fait-on, Monsieur le chevalier ? de- manda-t-il carrément.

— Mais, le cap sur l’île, toujours.

— Qu’en pensent ces messieurs ?

— Il faut explorer l’extraordinaire, fit Pintarède.

— C’est notre devoir, appuya le père Loumaigne.

— Et vous, Tamarix ?

— Moi, il me tarde bien de voir comment sont faites les femmes de ce pays.

— Eh bien ! répliqua le vieux loup de mer, je dirai tout seul, alors, qu’il vaudrait mieux virer de bord et gagner le large. Non pas que je craigne la bourrasque. Mais il est des choses qu’on ne doit point tenter.

Faisant face au père jésuite :

— Dieu ne nous a pas tout permis.

— Dieu nous a défendu le mal. Je ne sache pas qu’il ait limité notre bonne volonté pour le bien. Or, à part M. de Tamarix, qui accorde à ses frivoles concupiscences trop de crédit, je ne connais personne, à bord, qui ne se trouve pas tout bonnement dans les voies du Seigneur. Je ferai sans