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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/45

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l’île des femmes

hommes doivent y être d’acier, les femmes de bronze…

— Regardez ! regardez ! s’écria Dyonis, montrant du doigt de petites bouées rondes qui flottaient à quelque distance du monstre. Chaque fois que le flot inclinait ces appendices, apparaissait une surface lisse et claire comme un miroir,

— Ce sont les yeux du phénomène, des yeux flottants et pédonculaires, affirma maître Pintarède, admirant encore une fois les étonnantes merveilles de la nature !

— Mais, dites-moi donc, fit Le Buric narquois, dites-moi donc, maître ès-sciences physiques et naturelles, ce qu’il peut bien digérer dans son estomac de fer, votre requin. Des boulons, sans doute, les boulons des navires perdus corps et biens sur cette côte de malheur, d’où personne n’est revenu, puisque jamais il n’en a été fait mention dans les journaux de bord !

— En effet, dit le père Loumaigne en fixant le point décisif, il faut, monsieur Pintarède, il faut nous dire si les oiseaux rigides et les cétacés de fer appartiennent au monde animal ou ne sont que des mécaniques. Ceci est de votre compétence. Je n’oserai, quant à moi, opiner avant yous.

Le petit bout de langue rose de maître Onésime pointait vers le nez tombant. Ses gros yeux de hanneton, derrière les lunettes cerclées d’or, égaraient leurs regards incertains. Sur un ton très docte :