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des deux Indes.
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Une eſcadre partit de Liſbonne en 1518, pour y porter un ambaſſadeur. Quand elle fut arrivée aux iſles voiſines de Canton, elle ne tarda pas à être entourée de navires Chinois, qui vinrent la reconnoître. Ferdinand d’Andreade, qui en étoit le chef, ne ſe mit point en défenſe : il laiſſa viſiter ſes vaiſſeaux ; il fit part aux mandarins qui commandoient à Canton du ſujet de ſon arrivée, & il leur remit l’ambaſſadeur, qui fut conduit à Pékin.

Cet ambaſſadeur rencontroit dans ſa route des merveilles, qui l’étonnoient à tout moment. La grandeur des villes ; la multitude des villages ; la quantité des canaux, dont les uns font navigables & traverſent l’empire, & les autres contribuent à la fertilité des terres ; l’art de cultiver ces terres ; l’abondance & la variété de leurs productions ; l’extérieur ſage & doux des peuples ; ce commerce continuel de bons offices, dont les campagnes, les grands chemins donnent le ſpectacle ; le bon ordre au milieu d’un peuple innombrable, que l’induſtrie entretient dans une agitation très-vive : tout cela dut ſurprendre l’ambaſſadeur Portugais, accoutumé aux mœurs barbares & ridicules de l’Europe.