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des deux Indes.
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la nation Chinoiſe ; on relève cette contrée pour humilier les nôtres. On n’en vient pas juſqu’à dire que nous ſommes fous ; mais on prononce, ſans héſiter, que c’eſt à la Chine qu’habite la ſageſſe, & l’on ajoute tout de ſuite que, par le dernier dénombrement, il y avoit environ ſoixante millions d’hommes en état de porter les armes. Apologiſtes inſensés de la Chine, vous écoutez-vous ? Concevez-vous bien ce que c’eſt que deux cens millions d’individus entaſſés les uns ſur les autres ? Croyez-moi, ou diminuez de la moitié, des trois quarts cette épouvantable population ; ou ſi vous perſiſtez à y croire, convenez, d’après le bon ſens qui eſt en vous, d’après l’expérience qui eſt ſous vos yeux, qu’il n’y a, qu’il ne peut y avoir, ni police, ni mœurs à la Chine.

20°. Le Chinois aime la génération à naître comme la génération vivante… Cela eſt impoſſible. Enfans, amis du merveilleux, juſques à quand vous bercera-t-on de pareils contes ? Tout peuple obligé de lutter ſans ceſſe contre les beſoins, ne ſauroit penſer qu’au moment ; & ſans les honneurs rendus publiquement aux ancêtres, cérémonies qui