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des deux Indes.
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s’étendoit ſur toutes les branches de ſa vaſte monarchie ; & le fanatiſme y persécutoit ceux auxquels on donnoit les noms d’hérétiques ou d’infidèles. Les Pays-Bas furent plus particulièrement le théâtre de ces violences ; & des milliers de citoyens périrent ſur l’échafaud. Ces peuples ſe révoltèrent. On vit alors ſe renouveler le ſpectacle que les Vénitiens avoient donné au monde pluſieurs ſiècles auparavant. Un peuple qui fuyoit la tyrannie, & qui ne trouvoit plus d’aſyle ſur la terre, alla le chercher ſur les eaux. Sept petites provinces, au Nord du Brabant & de la Flandre, inondées plutôt qu’arrosées par de grandes rivières ; ſouvent ſubmergées par la mer, qu’on contenoit à peine avec des digues ; n’ayant pour richeſſes que le produit de quelques pâturages, & une pêche médiocre, fondèrent une des plus riches, des plus puiſſantes républiques du monde, & le modèle, peut-être, des états commerçans. Les premiers efforts de leur union ne furent point heureux ; mais ſi les Hollandois commencèrent par des défaites, ils finirent par des victoires. Les troupes Eſpagnoles, qu’ils avoient à combattre, étoient les meilleures de l’Europe :