Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
327

sédition. Près de quarante mille chrétiens, dans le royaume ou la province d’Arima, s’armèrent au nom, & pour le nom de Chriſt : ils le défendirent avec tant de fureur, qu’il n’en ſurvécut pas un ſeul au carnage, excité par la persécution.

La navigation, le commerce, les comptoirs des Portugais s’étoient ſoutenus durant toute cette grande criſe. Cependant, depuis longtems, le gouvernement & le peuple étoient mécontens d’eux. Ils s’étoient rendus ſuſpects au gouvernement par leur ambition, par leurs intrigues, peut-être par des conſpirations ſecrètes ; & odieux au peuple, par leur avarice, par leur orgueil, par leurs infidélités. Mais, comme on avoit pris l’habitude des marchandiſes qu’ils apportoient, & qu’on n’avoit point d’autre canal que celui de leur navigation pour ſe les procurer, ils ne furent exclus du Japon qu’à la fin de 1638, lorſqu’il y eut des négocians en état de les remplacer.

Les Hollandois, qui, depuis quelque tems, étoient entrés en concurrence avec eux, ne furent pas enveloppés dans cette diſgrace. Comme ces républicains n’avoient pas montré l’ambition de ſe mêler du gouvernement ;