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des deux Indes.
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uſage. Séparées alors de leur coque, elles ſont jettées dans de l’eau de chaux : précaution néceſſaire, pour qu’il ne s’y engendre point de vers.

La muſcade eſt plus ou moins parfaite ; ſuivant le terroir, l’expoſition, l’âge & la culture de l’arbre. Bien différent du giroflier, le muſcadier aime un terrein humide, couvert de plantes, & même ombragé par de grands arbres, pourvu qu’il n’en ſoit pas étouffé. Sous leur abri, il lève très-bien, & ſupporte les froids qui ſe font quelquefois ſentir ſur le ſommet des montagnes. La muſcade ronde eſt plus recherchée que la longue, qui n’en eſt qu’une variété. On eſtime ſur-tout celle qui eſt récente, graſſe, peſante, de bonne odeur, d’une ſaveur agréable, quoique amère, & qui, étant piquée, rend un ſuc huileux. Son uſage immodéré produit des accès de folie, & quelquefois donne la mort. À petite doſe, elle facilite la digeſtion, diſſipe les vents, fortifie les viſcères, & arrête la dyſſenterie. L’huile figée que l’on retire par expreſſion des muſcades rebutées dans la vente, & celle que fournit le macis, ſont employées extérieurement dans les maladies du genre nerveux,