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Histoire philosophique
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fixer. On devoit avancer des grains, des beſtiaux & des uſtenſiles, à ceux qui en auroient beſoin. Des jeunes femmes, tirées des maiſons de charité, leur ſeroient aſſociées pour adoucir leurs fatigues & les partager. Il étoit libre à tous ceux qui, dans trois ans, ne pourroient ſe faire au climat, de revenir en Europe, & de diſpoſer de leurs poſſeſſions comme ils le voudroient. Ces arrangemens pris, on mit à la voile.

La grande contrée qu’on ſe propoſoit de mettre en valeur étoit habitée par les Hotentots, peuples divisés en pluſieurs hordes, dont chacune forme une petite république indépendante. Des cabanes couvertes de peaux, dans leſquelles on n’entre qu’en rampant, & qui ſont diſtribuées ſur une ligne circulaire, compoſent leurs bourgades. Ces huttes ne ſervent guère qu’à ſerrer quelques denrées, quelques uſtenſiles de ménage. Hors le tems des pluies, l’Hottentot n’y entre jamais. On le voit toujours couché à ſa porte. C’eſt-là, qu’auſſi peu touché de l’avenir que du paſſé, il dort, il fume, il s’enivre.

La conduite des beſtiaux eſt l’unique occupation de ces ſauvages. Comme il n’y a qu’un