Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/62

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leurs menées par les négocians Anglois, qui faiſoient alors ce commerce, & qui ſe promettoient pour l’avenir des gains plus conſidérables, lorſque, devenus ſeuls vendeurs, ils donneroient la loi aux conſommateurs. Le protecteur, trompé par les inſinuations artificieuſes des uns & des autres, renouvela le monopole : mais pour ſept ans ſeulement ; afin de pouvoir revenir ſur ſes pas, s’il ſe trouvoit qu’il eût pris un mauvais parti.

Ce parti ne paroiſſoit pas mauvais à tout le monde. Aſſez de gens penſoient que le commerce des Indes ne pouvoit réuſſir qu’à l’aide d’un privilège excluſif : mais pluſieurs d’entre eux ſoutenoient que la charte du privilège actuel n’en étoit pas moins nulle ; parce qu’elle avoit été accordée par des rois qui n’en avoient pas le droit. Ils rappelloient pluſieurs actes de cette nature, caſſés par le parlement, ſous Édouard III, ſous Henri IV, ſous Jacques I, ſous d’autres règnes. Charles II avoit, à la vérité, gagné un procès de cette nature à la cour des Plaidoyers communs ; mais ſur une raiſon puérile. Ce tribunal avoit osé dire, que le prince devait avoir l’autorité d’empêcher que tous les ſujets puſſent commercer avec