Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/155

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ſous autant de chefs. Dans cette confuſion, les Tartares, qui, depuis long-tems, ravageoient les provinces ſeptentrionales de l’empire, s’emparèrent de la capitale en 1644, & bientôt après de l’état entier.

Cette invaſion ſembla moins ſubjuguer la Chine, que l’augmenter d’une portion conſidérable de la Tartarie. Bientôt après, elle s’agrandit encore par la ſoumiſſion des Tartares Mogols, célèbres pour avoir fondé la plupart des trônes de l’Aſie, celui de l’Indoſtan en particulier. Une révolution ſi extraordinaire étoit à peine finie, que l’empire vit s’élever un nouvel ennemi, qui pouvoit devenir dangereux.

XVIII. Démélés des Ruſſes & des Chinois dans la Tartarie.

Les Ruffes, qui, vers la fin du ſeizième ſiècle, avoient conquis les plaines incultes de la Sibérie, étoient arrivés de déſert en déſert juſqu’au fleuve Amur qui les conduiſois à la mer Orientale, & juſqu’à la Selenga, qui les approchoit de la Chine, dont ils avoient entendu vanter les richeſſes.

Les Chinois comprirent que les courſes des Ruſſes pourroient avec le tems troubler leur tranquilité ; & ils conſtruiſirent quelques forts, pour arrêter un voiſin, dont l’ambi-