Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/157

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plaints inutilement de cette infidélité, prirent en 1715, le parti de ſe faire juſtice. Les guerres où le Czar étoit engagé dans la Baltique, ne lui permettant pas d’envoyer des troupes à l’extrémité de la Tartarie, la place fut emportée après trois ans de ſiège.

La cour de Péterſbourg fut aſſez éclairée, pour ne ſe pas livrer à un reſſentiment inutile. Elle fit partir, en 1719, pour Pékin, un miniſtre chargé de reffuſciter le commerce anéanti par les derniers troubles. La négociation réuſſit ; mais la caravane de 1721, ne s’étant pas conduite avec plus de réſerve que celles qui l’avoient précédée, il fut arrêté que dans la ſuite les deux nations ne traiteroient enſemble que ſur la frontière.

Avant ce nouvel arrangement, il partoit tous les ans de Péterſbourg, une caravane qui, après avoir traverſé des déſerts immenſes, étoit reçue ſur la frontière de la Chine par quelques centaines de ſoldats qui l’eſçortoient juſqu’à la capitale de l’empire. Là, tous ceux qui la compoſoient étoient renfermés dans un caravenſerail, où ils étoient obligés d’attendre que les marchands Chinois vinſſent leur offrir le rebut de leurs magaſins.