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Histoire philosophique
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Exposée à l’air, elle prend une couleur rouſſeâtre, qui ſe change bientôt en un noir brillant. Des coquilles, placées à chaque fente reçoivent la liqueur. Elle eſt versée enſuite dans des bambous, & portée de-là chez les marchands qui la mettent dans de plus grands vaſes. Le vernis frais exhale une vapeur dangereuſe, qui fait naître des humeurs inflammatoires ſur la peau de ceux qui la reſpirent. On ſe garantit de ſa malignité, en détournant la tête, lorſqu’on le recueille ou qu’on le tranſvaſe. Quelques voyageurs ajoutent que les ouvriers ſe frottent les mains & le viſage avec de l’huile avant & après le travail, qu’ils couvrent avec ſoin toutes les autres parties de leur corps.

La récolte du vernis ſe fait en été, & ſe répète juſqu’à trois fois dans la même ſaiſon, ſur le même arbre : mais le premier qui découle eſt le meilleur. Lorſque l’arbre paroît épuisé, on coupe ſon tronc, & la racine pouſſe de nouveaux rejetons, propres à donner du vernis au bout de trois ans.

Le vernis le plus eſtimé ſe tire du Japon, Il n’a pas beſoin de beaucoup de préparation. On ſe contente de le paſſer à travers un