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Histoire philosophique
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linge, pour en séparer les parties étrangères. On en fait encore évaporer au ſoleil l’eau ſurabondante, & on ajoute au vernis du fiel de porc, pour lui donner du corps.

Il ne faut pas confondre avec ce vernis, un vernis très-inférieur qu’on y mêle en fraude. Celui-ci, connu ſous le nom de vernis de Siam, découle de l’arbre qui donne l’anacarde. Il n’eſt employé qu’à enduire les uſtenſiles les plus communs. On le recueille à Siam, à Camboge & au Tonquin, où les Chinois l’achètent, parce que celui qu’ils tirent du tſi-chu ne ſuffit pas à leur conſommation.

Le vrai vernis dont on diſtingue à la Chine trois qualités différentes, s’emploie de deux manières. Dans la première, l’on frotte le bois d’une huile particulière aux Chinois ; & dès qu’elle eſt sèche l’on applique le vernis. Sa tranſparence eſt telle que les veines du bois paroiſſent peintes, ſi l’on n’en met que deux ou trois couches. Il n’y a qu’à les multiplier pour donner au vernis l’éclat du miroir.

L’autre manière eſt plus compliquée. Avec le ſecours d’un maſtic, on colle ſur le bois une eſpèce de carton. Ce fonds uni & ſolide reçoit ſucceſſivement pluſieurs couches de