Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/359

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ſonnettes, & ils donnoient de l’or & des vivres.

Dans les premiers momens de cette union, Colomb marqua la place d’un établiſſement qu’il deſtinoit à être le centre de tous les projets qu’il ſe propoſoit d’exécuter. Il conſtruiſit le fort de la Nativité avec le ſecours des inſulaires, qui travailloient gaiement à forger leurs fers. Il y laiſſa trente-neuf Caſtillans ; & après avoir reconnu la plus grande partie de l’iſle il fit voile pour l’Eſpagne.

Il arriva à Palos, port de l’Andalouſie, d’où ſept mois auparavant il étoit parti. Il ſe rendit par terre à Barcelone, où étoit la cour. Ce voyage fut un triomphe. La nobleſſe & le peuple allèrent au-devant de lui, & le ſuivirent en foule juſqu’aux pieds de Ferdinand & d’Iſabelle. Il leur préſenta des inſulaires, qui l’avoient ſuivi volontairement. Il fit apporter des monceaux d’or, des oiſeaux, du coton, beaucoup de rareté que la nouveauté rendoit précieuſes. Cette multitude d’objets étrangers exposée aux yeux d’une nation, dont la vanité & l’imagination exagèrent tout, leur fit voir au loin, dans le tems & l’eſpace, une ſource inépui-