Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/392

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erreurs. Jamais la déraiſon n’a été plus dogmatique, plus décidée, plus ferme & plus ſubtile. Ils étoient attachés à leurs uſages comme à leurs préjugés. Ils ne reconnoiſſoient qu’eux dans l’univers de ſensés, d’éclairés, de vertueux. Avec cet orgueil national, le plus aveugle qui fut jamais, ils auroient eu pour Athènes, le mépris qu’ils avojent pour Tlaſcala. Ils auroient traité les Chinois comme des bêtes ; & par-tout ils auroient outragé, opprimé, dévaſté.

Malgré cette manière de penſer ſi hautaine & ſi dédaigneuſe, les Eſpagnols firent alliance avec les Tlaſcaltèques, qui leur donnèrent ſix mille ſoldats pour les conduire & les appuyer.

X. Introduits dans la capitale de l’Empire, les Eſpagnols ſont obligés de l’évacuer après pluſieurs événemens extraordinaires.

Avec ce ſecours, Cortès s’avançoit vers Mexico, à travers un pays abondant, arrosé, couvert de bois, de champs cultivés, de villages & de jardins. La campagne étoit féconde en plantes inconnues à l’Europe. On y voyoit une foule d’oiſeaux d’un plumage éclatant, des animaux d’eſpèces nouvelles. La nature étoit différente d’elle-même, & n’en étoit que plus agréable & plus riche. Un air tempéré, des chaleurs continues, mais ſup-