Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/419

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faiſoient en ſociété, & les récoltes étoient déposées dans des greniers publics, pour être diſtribuées ſelon les beſoins. Dans d’autres, les cultivateurs ſe partageoient les champs & les exploitoient pour leur utilité particulière. Dans aucune, il n’étoit permis de diſpoſer du territoire.

Pluſieurs diſtricts, plus ou moins étendus, étoient couverts d’eſpèces de ſerfs attachés à la glèbe, paſſant d’un propriétaire à l’autre, & ne pouvant prétendre qu’à la ſubſiſtance la plus groſſière & la plus étroite.

Des hommes plus avilis encore ; c’étoient les eſclaves domeſtiques. Leur vie étoit censée ſi mépriſable, qu’au rapport d’Herrera, on pouvoit les en priver, ſans craindre d’être jamais recherché par la loi.

Tous les ordres de l’état contribuoient au maintien du gouvernement. Dans les ſociétés un peu avancées les tributs ſe paient avec des métaux. Cette meſure commune de toutes les valeurs étoit ignorée des Mexicains, quoique l’or & l’argent fuſſent ſous leurs mains. Ils avoient, à la vérité, commencé à ſoupçonner l’utilité d’un moyen univerſel d’échange, & déjà ils employoient les grains