Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/76

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domaine, a une étendue prodigieuſe. Ses côtes, d’un accès aſſez généralement difficile, ſont embarraſſées d’une infinité de rochers & de beaucoup de petites iſles, où quelques hommes preſque ſauvages vivent de leur pêche. L’intérieur du pays eſt très-montueux. On y trouve cependant des plaines dont le ſol, quoique ſablonneux, quoique marécageux, quoique rempli de matières ferrugineuſes, n’eſt pas ſtérile, principalement dans les provinces les plus méridionales. Au Nord de l’empire, le beſoin a appris aux peuples qu’on pouvoit vivre d’un pain composé d’écorce de bouleau, de quelques racines & d’un peu de ſeigle. Pour ſe procurer une nourriture plus ſaine & plus agréable, ils ont tenté d’enſemencer des hauteurs, après en avoir abattu & brûlé les arbres. Les plus ſages d’entre eux ont renoncé à cet uſage, après avoir obſervé que le bois & le gazon ne croiſſoient plus ſur un terrein pierreux & maigre, épuisé par deux ou trois récoltes aſſez abondantes. Des lacs, plus ou moins étendus, couvrent de très-grands eſpaces. On s’eſt habilement ſervi de ces amas inutiles d’eau, pour établir, avec le ſecours de plu-