ſieurs rivières, de pluſieurs canaux, de pluſieurs écluſes, une navigation non interrompue, depuis Stockholm juſqu’à Gothenbourg.
Cette eſquiſſe du phyſique de la Suède, porteroit à penſer que cette région ne fut jamais bien peuplée, quoiqu’on l’ait appellée quelquefois la fabrique du genre-humain. Il eſt vraiſemblable que les nombreuſes bandes qui en ſortoient, & qui, ſous le nom ſi redouté de Goths & de Vandales, ravagèrent, aſſervirent tant de contrées de l’Europe, n’étoient que des eſſaims de Scythes & de Sarmates, qui s’y rendoient par le Nord de l’Aſie, & qui ſe pouſſoient, ſe remplaçoient ſucceſſivement. Cependant ce ſeroit peut-être une erreur de croire que cette vaſte contrée ait toujours été auſſi déſerte que nous la voyons. Selon toutes les probabilités, elle avoit plus d’habitans, il y a trois ſiècles, quoique la religion catholique, qu’on y profeſſoit alors, autoriſât les cloîtres & preſcrivît au clergé le célibat. Le dénombrement de 1751 ne porta le nombre des âmes qu’à deux millions deux cens vingt-neuf mille ſix cens ſoixante & un. Il étoit augmenté de trois cens quarante-trois mille en 1769. On penſe généralement que,