Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/121

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conſidérables, même dans les premiers ans. Les ſommes en réſerve ſe trouvèrent pourtant ſuffiſantes, en 1752, pour doubler les fonds primitifs, & pour les tripler, en 1766, avec un intérêt régulier de cinq pour cent, ſans compter les dividendes extraordinaires. Au premier janvier 1772, la compagnie, même en y comprenant la valeur des actions qui s’étoit élevée à 9 000 000 livres, ne devoit que 1 519 618 livres 12 ſols, & elle avoit 21 153 760 l. 4 s. C’étoit donc 5 955 141 l. 12 ſols qu’elle avoit de plus qu’elle ne devoit.

Le mauvais eſprit, qui règne généralement dans les ſociétés excluſives, n’a pas autant infecté celle de Caraque que les autres. Des entrepriſes folles ne l’ont jamais jetée hors de ſes meſures. Sa bonne-foi l’a préſervée de tout procès, de la conteſtation même la plus légère. Pour ne pas expoſer ſon ſort aux caprices de l’océan, au malheur des guerres, elle a fait conſtamment aſſurer ſes cargaiſons. Une fidélité inviolable a ſuivi ſes engagemens. Enfin, dans une région où la plupart des terres ſont ſubſtituées & où il y a peu de bons débouchés pour l’argent, elle a obtenu à deux