Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/122

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& demi pour cent tout celui que ſes beſoins demandoient.

Pour ſe ménager la bienveillance de la nation, généralement refusée par-tout au monopole, la compagnie a toujours voulu paroître animée d’un eſprit public. Dès 1735, elle ſe chargea des ateliers de Placencia qui fourniſſoient à peine huit mille fuſils chaque année, & qui, ſans compter quelques autres armes qu’on a commencé à y fabriquer, en donnent actuellement quatorze mille quatre cens avec leurs platines qu’auparavant il falloit tirer de Liège. Quoique durant la courte guerre de 1762, la compagnie eût vu tomber dans les mains des Anglois ſix de ſes navires richement chargés, elle ne laiſſa pas de conſacrer au gouvernement tout ce qu’elle pouvoit avoir de crédit & de puiſſance. Les bois de conſtruction périſſoient dans la Navarre. Il falloit les couper. Il falloit pratiquer des routes pour les trainer ſur les bords de la Vidaſſoa. Il falloit rendre cette rivière capricieuſe propre à les porter à ſon embouchure. Il falloit les conduire enſuite à l’important port du Ferrol. Depuis 1766, la compagnie exécute toutes ces choſes